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Foie gras et grippe aviaire : une année 2023 sous surveillance

Après une année 2022 catastrophique pour les éleveurs de canards gras, 2023 s’annonce également compliquée. La production est à l’arrêt, et les professionnels du sud-ouest sont inquiets. Le point avec Thibault Lesgourgues, de la ferme Bastebieille.

« La grippe aviaire a très durement impacté l’année 2022. Nous n’avons rien pu fournir pendant 9 mois, et nous avons manqué de matière pour les fêtes de fin d’année, qui sont traditionnellement un pic de consommation pour les produits issus du canard : foie gras, magrets, aiguillettes. Sans les aides de l’état, l’exploitation n’aurait pas passé l’année. Il ne faudrait pas que cela soit pareil pour 2023 ». Thibault Lesgourgues, le gérant de la ferme Bastebieille n’est pas serein. On le serait à moins : en dépit des mesures prises l’an dernier, la maladie n’a pas disparu. « Il y a même eu des cas à quelques kilomètres de la ferme, conforme Thibault. Nous n’avons pas été touchés, et par conséquent nous ne sommes pas concernés par le dépeuplement préventif. Mais nous ne pouvons pas recevoir de nouveaux canetons pour le moment. Nous ne savons donc pas ce que sera la production pour les mois à venir ».

Pas de ferme auberge

Dans l’immédiat, la ferme a pu faire évoluer deux lots depuis le début de l’année, contre zéro en 2022 à la même période. Mais au-delà, c’est l’inconnu. « Nous ne savons pas si nous allons pouvoir ouvrir la ferme auberge cet été. Nous ne sommes pas sûrs de continuer sur le principe. C’est beaucoup de travail, de stress, surtout si l’on n’a rien à vendre ! Nous ferons sans doute des journées portes ouvertes pendant les vacances estivales, pour faire découvrir l’exploitation et ses produits, mais nous n’avons pas de certitudes. »

Ce coup d’arrêt à la fabrication est d’autant plus contrariant que la ferme a réalisé d’importants investissements pour construire des hangars et mettre les parcours des canards à l’abri de contaminations qui pourraient être occasionnées par le passage des oiseaux migrateurs. « De toute façon, la claustration ne peut pas être la réponse à tout, affirme Thibault. D’autres solutions sont à l’étude, comme la vaccination. Mais il faut voir ce que cela va donner. En attendant, rien ne rattrapera le temps perdu. »

Fêtes de fin d’année

La plus grosse inquiétude concerne les réveillons de fin d’année (Noël, Saint-Sylvestre). Le foie gras et autres magrets sont des plats plébiscités pour les fêtes, et les Français aiment mettre sur la table à ces occasions des aliments de qualité, issus de fermes françaises. « Nous ne savons pas si nous aurons de quoi répondre à la demande à cette époque, regrette Thibault. Quand on reprend la production, il faut patienter 16 semaines d’élevage et de gavage pour pouvoir proposer quelque chose. Et la situation touche aussi les couvoirs, qui n’ont pas été épargnés par le virus. Tout ce que je peux conseiller aux clients, c’est de ne pas attendre le mois de novembre pour faire le plein. Parce que chez nous, ce sera peut-être trop tard ! »

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